KISHON Ephraïm
Né le 23 aout 1924 – Décédé le 29 janvier 2005
Son vrai nom est Ferenc Hoffmann, il est né à Budapest dans une famille juive bourgeoise et assimilée , il étudia la sculpture et la peinture, avant de se lancer dans la satire et le pamphlet.
En 1941, alors qu’il achevait ses études à l’Académie du Commerce, les organisations antisémites commencèrent à sévir dans son pays et lors de l'entrée en guerre de la Hongrie, il fut enfermé dans plusieurs camps de concentration. Il ne survécut que grace à son habileté aux échecs qui lui valut la faveur d'un commandant.
Il écrirait plus tard dans son livre Le bouc émissaire : « Ils ont fait une erreur—Ils ont laissé un satiriste en vie. »
Par la suite, il parvint à s'échapper du convoi de transport vers le tristement célèbre camp de Sobibor, en Pologne.
Rentré à Budapest, il y retrouva sa famille qui se cachait, puis, grâce à l’aide d’un voisin courageux, qui lui fournit de fausses pièces d’identité, il put vivre jusqu'à la fin de la guerre sous l'identité de "Stanko Andras", ouvrier slovaque.
Après la Shoah, il changea son patronyme, Hoffman, en Kishont, et réussit à gagner sa vie honorablement, sous le régime stalinien, en tant que journaliste d’une publication satirique en faveur du pouvoir communiste. Mais conscient du mensonge dans lequel il vivait, il saisit la première occasion qui se présentait, lors d’une foire à Prague, pour quitter la Hongrie avec son épouse et émigrer en Israël. Il fut inscrit à l'office de l'immigration sous le nom d'Ephraïm Kishon.
Le couple s’installa alors dans le kibboutz Kfar Hahoresh, où Ephraïm Kishon acquit ses premiers rudiments d'hébreu.
Il obtint quelque temps plus tard un poste dans la rédaction d’un journal hongrois local, où il était chargé de l’édition nocturne, et dans le quotidien Omer, rédigé en langue hébraïque facile (Ivrit Kala), après deux ans de séjour dans le pays.
Il entama alors une carrière d’humoriste et offrit ses services aux grandes publications israéliennes, mais ses propositions furent rejetées, jusqu’au jour où le journal Davar publia l’un de ses articles. La même année, Kishon publiait son premier ouvrage, où il décrivait avec humour les premiers pas d’un nouvel immigrant.
On lui confia en 1952 la colonne Had Gadya dans le quotidien Ma'ariv. Son inventivité extraordinaire, tant au niveau du langage que de la création de personnages, faisait fureur, et fut utilisée ensuite dans d'innombrables sketches et représentations théâtrales.
Ephraïm Kishon anima cette rubrique pendant 30 ans.
En 1953, le théâtre Habima mit en scène sa première pièce, Son nom le précède, qui obtint un grand succès : c’est la première fois qu’un écrivain osait critiquer le pouvoir, alors entre les mains du Mapam, parti de gauche.
Par la suite, ses œuvres ont été traduites à l’étranger. On se souvient par exemple des Petites filles de Loth ou des Sacrés fils d’Abraham, parus en français.
Ephraïm Kishon devint rapidement le porte-parole d’Israël à l'étranger, où on le compara à des auteurs renommés, comme Cholem Aleichem, Art Buchwald ou Mark Twain.
Il poursuivit ensuite une carrière de scénariste de niveau mondial et réalisa cinq films en Israël.
Ses œuvres ont obtenu de nombreux prix internationaux, notamment à Hollywood.
Le prix Israël a été décerné à Ephraïm Kishon en 2002 pour l'ensemble de son œuvre. Le jury qui l'a choisi l'a décrit comme étant le plus grand humoriste de l’État, qui avait réussi à réaliser une œuvre culturelle et à présenter toutes les facettes de la société israélienne.
Il était encore souligné qu’Ephraïm Kishon avait su exprimer le renouveau du peuple juif, après l’horreur de la Shoah qui avait déchiré l’Europe. Il avait su exposer les problèmes que le jeune État devait affronter et avait eu le génie de présenter les difficultés quotidiennes de l’Israélien moyen
Bibliographie
Paradis à louer Trevise, 1981
Quelle famille! Mais c'est la mienne edition de Trévise 1980
Rire à Jérusalem, l'humour des lamentations Alta 1980
Les petites filles de Loth Hachette 1963
Petits fours et pièces montées Alta 1980
Les sacrés fils d'Abraham : Contes juifs Les éditions Planète 1970
La baleine a le aml de mer Hachette 1967
Défense de jouer de la trompette à Jericho après 20 heures Solar 1973
C'est ma meilleure épouse Trévise 1982
Par le kibboutz....de la lorgnette Solar 1974